09 mai 2007
MUSIC BOX
Quitte à générer encore des polémiques ! Non, je tiens à préciser que j'ai choisi ce film, non seulement parce que 'est un beau film, mais parce qu'il traite également de la responsabilisation des êtres humains et du terrible choix entre "secret de famille" et "éthique" personnelle ! Pas facile de choisir !
Un film de Costa-Gravas, normalement, ça ne laisse pas indifférent.
Résumé :
Ann Talbot, brillante avocate de Chicago, est amenée à défendre son père, poursuivi pour crimes de guerre. Michael Laszlo a fui la Hongrie à la fin de la Seconde Guerre mondiale et s'est refugié aux Etats-Unis. Après quarante-cinq ans de vie paisible et honnête, il est convoqué par le bureau des enquêtes spéciales. Des preuves accablantes ont été réunies contre lui et de nombreux témoins auraient reconnu en lui un tortionnaire nazi. Pour Ann, il s'agit de démonter un traquenard politique, mais l'enquête qu'elle entreprend va s'avérer plus complexe que prévu.
Jessica Lange est superbe de vérité et de sensibilité dans ce film. Elle touche le bon "point" du personnage à mon avis. La bonne corde sensible. Ce n'est pas facile d'être confrontée à un passé qui en fait vous est "jeté" à la figure, et en public ! Pas facile de composer avec un père que l'on a aimé et qui se trouve être un ancien nazi... Pas facile de défendre, quand on est avocat, un père qui se révèle être un salaud ! Un violeur, un tueur, un assassin !
Je crois que le pire, pour une fille, c'est encore plus quand la personne ne reconnait pas ses tords. Nier le passé, c'est, pour moi, une preuve de faiblesse, alors que d'autres considèreront cela comme une preuve de force de caractère ! Ce n'est certes pas facile d'avouer que l'on a été un salaud, un meurtrier, un violeur... Souvent, cela semble comme une carte d'identité du plus grand des coupables : la dénégation.
Le pardon, s'il peut être, ne peut se faire que pour quelqu'un qui a avoué, accepté le fait d'une énorme erreur commise dans le passé. Bon nombre de ces "accusés" pourraient prétendre à une erreur de jeunesse. Cela commence à s'aggraver quand elle est répétitive. le plus dur déjà, pour Ann Talbot, est de découvrir que son père était meurtrier. La deuxième gifle, celle de voir que son père nie tout. Qu'ensuite, il n'éprouve pas tant de regrets. Qu'ensuite, il approche de son petit-fils avec un tel passé et une telle vision de ce qui "doit être"... C'en était trop ! Le choix a été fait, en demi-mesure, d'un premier bord, puis, preuves à l'appui, ... une dénonciation (elle envoie les preuves à un journal).
La dernière image : elle va sur sa terrasse et s'asseoit avec son fils. et lui explique le passé. La guerre. Et ses atrocités. Et son grand-père.
Ce que je n'ai pas aimé, comme dans beaucoup de films américains... le petit côté "puritain".
Je parle de ce film donc, parce que c'est un de mes films fétiches...
Parce qu'il me touche sur deux plans : le père et sa culpabilité non avouée, mon père à nouveau, et son passé.
Je ne suis pas fière de mon père, et pourtant, je tiens beaucoup de lui, et, malgré tout, m'a enseignée beaucoup de choses. MAIS. Il y a toujours un MAIS ou deux...
Mon père a abusé de moi, et il n'a pas reconnu l'avoir fait. J'avais cru l'avoir pardonné, mais, à la réflexion, je ne lui ai pas pardonné, et c'est tant mieux. Je n'ai pas à lui pardonner quelque chose dont il ne se sent pas coupable. Il est coupable. Et doublement coupable de faire style de ne pas s'en souvenir.
JE NE SUIS PAS COUPABLE.
Deuxièmement, mon père était collabo... et n'en avait également pas honte. Et c'est à nouveau moi, dans cette famille, qui ai eu l'audace de jeter les fourchettes au sigle nazi qu'ils avaient gardées, il n'y a pas si longtemps.
Je n'ai pas à me sentir coupable de cela. Mais je ne me sens pas coupable d'avoir jeté ces foutues fourchettes alors que personne n'a osé le faire. Je suis fière de cela.
Je ne suis pas fière de cette famille. Mais pas de tout le monde...
Je n'ai pas à me sentir coupable de ce dont je ne suis pas coupable.
Mon père a abusé de moi : je ne suis pas coupable.
Ma mère s'en était rendue compte et n'a rien dit : je ne suis pas coupable.
JE NE SUIS PAS COUPABLE. ILS SONT COUPABLES.
Et ce n'est pas un péché que de le dire ! J'ai décidé de faire table rase du passé !
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