20 juin 2007
ECLAIRCISSEMENTS SUR LES ELECTIONS LEGISLATIVES
Abstention aux législatives : la
conjoncture politique n’explique pas tout
Le
spectaculaire décalage observé entre la très forte participation aux deux tours
du dernier scrutin présidentiel et le record d’abstention enregistré le 10
juin, lors du premier tour des élections législatives ne saurait être
complètement expliqué par la proximité entre ces échéances électorales.
(…)
D’abord, les Français
s’intéressent-ils ou à tout le moins connaissent-ils l’élu censé les
représenter au Palais Bourbon ? Un récent sondage Ifop réalisé pour Acteurs
Publics et la Chaîne Parlementaire révèle qu’ une majorité (55%)
déclare ne pas connaître son député. Le degré de méconnaissance de son
représentant à l’Assemblée Nationale s’avère largement une affaire
générationnelle dans la mesure où près de trois quarts des personnes âgées de
moins de 35 ans - en l’occurrence les segments s’étant les plus réfugiés dans
l’abstention le 10 juin - déclarent ne pas connaître leur parlementaire alors
qu’une nette majorité de personnes âgées de plus de 50 ans dise pouvoir
identifier leur élu.
Au delà de la méconnaissance de
son député, il existe un débat qui divise largement l’opinion sur la
vocation et le rôle assigné aux parlementaires et par là qui brouille
le lien représentant-représenté. La même enquête met en exergue deux
conceptions du travail parlementaire citées de manière quasi équivalente par
les Français : d’un côté, 50% des personnes interrogées considèrent qu’un
député doit « privilégier sa présence à l’Assemblée Nationale pour y voter les
lois et défendre les intérêts de sa circonscription ». A cette vocation stricte
de représentation et de présence au Palais Bourbon dévolue au député, s’oppose
un rôle davantage marqué par la proximité et la médiation. 48% des interviewés
estiment ainsi qu’un député doit avant tout être « présent dans sa
circonscription pour rester à l’écoute de la population et rendre compte de son
travail aux électeurs ».
(…)
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Les Français et leur député
24/05/2007
Ifop pour Acteurs Publics en partenariat avec Métro et La Chaîne Parlementaire. Menée avant le premier tour des élections législatives, la dernière enquête Ifop / Acteurs Publics, a pris le parti, au delà du rapport de force politique issu du scrutin présidentiel et de la campagne électorale, de mettre le projecteur sur l'acteur principal de cette élection : le député, clef de voûte du pouvoir législatif.
1. Un
député apprécié par les Français lorsqu'ils le connaissent
Dans ce cadre, se fait jour une
interrogation somme toute simple : les Français connaissent-ils l'élu
censé les représenter au Parlement ? Sans surprise, une majorité
d'interviewés (55%) déclare ne pas connaître son député. Cette question renvoie
plus précisément à un triple clivage, recoupant de façon presque parfaite celui
traditionnellement observé lorsque l'on mesure l'intérêt pour la politique.
En premier lieu, se dessine une
ligne de fracture selon le sexe : 62% des femmes déclarent ignorer
l'identité de leur représentant à l'Assemblée Nationale contre à peine un homme
sur deux. Par ailleurs, la propension à déclarer connaître son député s'avère
largement une affaire générationnelle dans la mesure où les
personnes âgées de moins de 35 ans sont 71% à dire ne pas connaître leur
parlementaire alors qu'une nette majorité de personnes âgées de plus de 50 ans
déclare pouvoir identifier leur élu. Enfin, on observe que plus des
deux tiers des ouvriers sont dans l'incapacité de nommer leur député
(68% contre 53% des cadres).
Notons toutefois d'un point de vue politique le faible clivage existant
entre la gauche et la droite quant à la notoriété de son député : 54%
des sympathisants socialistes contre 49% des proches de l'UMP déclarent ne pas
connaître leur représentant tandis que c'est parmi les sympathisants du parti
communiste que le niveau de connaissance de son député s'avère le plus élevé.
Au delà de ce premier indicateur, le
député bénéficie néanmoins d'une cote d'opinion positive largement excédentaire
: 36% des Français en ont une bonne opinion, 9% une mauvaise.
Cette popularité s'appuie sur des
représentations très favorables attachées aux élus siégeant à
l'Assemblée Nationale. Invités en effet à associer des traits d'image à leur
député, les interviewés mettent en exergue la compétence (81% de citations
positives), la capacité des parlementaires à défendre les intérêts de leur
circonscription (79%) et leur dynamisme (78%).
Les jugements s'avèrent un peu moins laudateurs mais toujours largement
majoritaires s'agissant de la proximité dont on sait qu'elle constitue
l'attente centrale des représentés à l'égard de leur représentants. Ainsi, près
des trois quarts des personnes interrogées estiment que leur député est à la
fois présent sur le terrain et à l'écoute de la population.
Notons l'absence de clivages socio-démographiques et politiques flagrants sur
ces différents traits d'image, la seule ligne de partage de l'opinion demeurant
la connaissance ou la méconnaissance de son député.
2. Un
débat sur la vocation et le rôle assignés aux parlementaires
Ce consensus vole toutefois en
éclats lorsque les interviewés sont amenés à se prononcer sur le rôle
attendu de leur député. En effet, deux conceptions du travail
parlementaire se font face, citées de manière quasi équivalente : d'un
côté, 50% des personnes interrogées considèrent qu'un député doit « privilégier
sa présence à l'Assemblée Nationale pour y voter les lois et défendre les
intérêts de sa circonscription ». A cette vocation stricte de représentation et
de présence au Palais Bourbon dévolue au député, s'oppose un rôle davantage
marqué par la proximité et la médiation. 48% des interviewés estiment en effet
qu'un député doit avant tout être « présent dans sa circonscription pour rester
à l'écoute de la population et rendre compte de son travail aux électeurs ».
Dans le détail, ces deux
conceptions caractérisées par des lieux de présence différents à privilégier
par les députés rassemblent des segments de l'opinion spécifiques.
Les personnes âgées de plus de 65 ans, les cadres supérieurs et les professions
libérales assignent davantage une mission de représentation à leur député et
estiment que leur élu doit avant tout siéger à l'Assemblée Nationale.
En revanche, la vision d'un parlementaire davantage présent dans sa
circonscription, à l'écoute de ses concitoyens et leur rendant
occasionnellement des comptes dans le cadre d'une mission se rapprochant du
mandat impératif s'avère davantage l'apanage des catégories d'âge
intermédiaires et des ouvriers (63%). L'adhésion à ce rôle du député est
également plus forte auprès des habitants des communes rurales,
pour lesquels le lien direct avec leur représentant est traditionnellement plus
fort.
3. Un mode
de scrutin proportionnel souhaité par une majorité de Français
L'élection constitue aujourd'hui le
fondement des démocraties représentatives mais suscite encore de
nombreux débats, plus ou moins intenses selon les périodes, comme technique de
traduction des voix en sièges dans une assemblée, notamment par sa
capacité à assurer la représentation - ou la non-représentation - de chaque
tendance politique.
Invités à choisir entre un scrutin
majoritaire permettant de « dégager une majorité pour gouverner le pays » et un
scrutin proportionnel favorisant « la représentation de tous les partis en
fonction de leur poids dans l'électorat », les Français optent majoritairement
(58%) pour cette seconde solution.
Cette préférence pour l'application d'un mode de scrutin proportionnel
aux élections législatives - réforme proposée par des candidats de
tous bords à la dernière présidentielle - bénéficie d'un relatif consensus au
sein de la population en âge de voter, réhabilitant ainsi un mode de scrutin
auquel avait été imputée l'instabilité politique connue sous la Quatrième
République.
A titre d'exemple, et sans présager de ses modalités techniques de mise en
œuvre, 56% des cadres supérieurs et professions libérales ainsi que 65% des
ouvriers se prononcent en faveur de cette solution. Notons toutefois que la
préférence pour un mode de scrutin proportionnel décroît avec l'âge puisqu'elle
passe de 63% chez les personnes âgées de moins de 35 ans à 53% chez les plus de
65 ans.
D'un point de vue politique, la
préférence pour un mode de scrutin proportionnel se vérifie auprès de
l'ensemble des familles politiques à l'exception notable des sympathisants de
l'UMP et des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de
l'élection présidentielle (respectivement 57% et 58% pour un scrutin
majoritaire contre 42% pour la proportionnelle).
Ce primat accordé au mode de scrutin actuellement employé pour les élections
législatives s'explique probablement par le souhait d'accorder au Président de
la République nouvellement élu une majorité de députés lui étant favorables, permettant
ainsi la mise en œuvre de son programme.
A contrario, la proportion d'interviewés partisans d'un mode de scrutin proportionnel apparaît fréquemment supérieure à 60% au sein des autres segments politiques, notamment au Parti socialiste (69%), à l'UDF (66%) et à l'extrême gauche (64%), sans doute soucieux d'assurer l'expression de chaque tendance partisane au cours de la prochaine législature.
Frédéric Dabi
Directeur du Département Opinion publique de l'Ifop.
Etude réalisée auprès d'un échantillon
de 965 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et
plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des
quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage) après stratification par
région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont eu lieu par téléphone
au domicile des personnes interrogées du 10 au 11 mai 2007
Etude à télécharger : AP_DEPUTE_24052007_16269
18 juin 2007
LE MODEM A LARGEMENT AIDÉ LES CANDIDATS DE GAUCHE
PARIS (Reuters) - Les électeurs du Mouvement démocrate (MoDem), attachés au pluralisme, ont largement contribué à faire élire des élus socialistes au second tour des élections législatives, affirment plusieurs analystes.
François Miquet-Marty, de l'institut LH2, voit dans ce phénomène "surtout constaté dans les grandes villes comme Paris, Lyon et Toulouse" l'un des grands enseignements du scrutin.
"Après le premier tour, une majorité de Français estimait que Nicolas Sarkozy concentrait trop de pouvoirs", a-t-il déclaré à Reuters.
"Nombre d'électeurs du MoDem se sont portés vers la gauche, pas forcément parce qu'ils adhèrent à ses idées mais au nom d'une logique de rééquilibrage des pouvoirs", a-t-il observé.
Même constat pour le politologue Pascal Perrineau, pour qui les appels au pluralisme lancés par certains ténors du MoDem ont été entendus comme des invitations à voter à gauche.
"Cela a été décisif pour expliquer des défaites comme celles d'Alain Juppé en Gironde ou de Renaud Donnedieu de Vabres en Indre-et-Loire", a-t-il noté sur France Info.
Selon un sondage CSA, 55% des électeurs du MoDem se sont reportés sur un candidat de gauche au second tour, 28% ont préféré un prétendant de droite, et les autres se sont abstenus.
Crédité de 7,6% des voix au premier tour, le MoDem n'a réussi à se maintenir que dans une poignée de circonscriptions pour finalement obtenir quatre députés.
François Bayrou, ancien candidat de l'UDF à la présidentielle, où il a obtenu 18,6% des suffrages au premier tour, et fondateur du MoDem, a été réélu dans les Pyrénées Atlantiques, de même que son ami Jean Lassalle.
Thierry Benoit a créé la surprise en battant l'UMP Marie-Thérèse Boisseau en Ille-et-Vilaine. Enfin, Abdoulatifou Aly, qui avait demandé à rejoindre le MoDem entre les deux tours, l'a emporté à Mayotte.
"DES ALLIANCES AVEC LE PS SONT INÉVITABLES"
Issu du MoDem mais séduit par les propositions de collaboration émanant de la majorité, Jean-Christophe Lagarde, réélu en Seine-Saint-Denis, ne siègera pas dans le camp Mouvement démocrate au Palais-Bourbon.
De son côté, le Nouveau Centre créé par les élus UDF sortants ralliés à Nicolas Sarkozy aura 22 députés dans la nouvelle Assemblée. Tous ses adeptes ont été réélus, à deux exceptions près : Bernard Bosson, battu en Haute-Savoie par un candidat divers droite, et Rodolphe Thomas, éliminé par une socialiste dans le Calvados.
Bien que doté d'un groupe à l'Assemblée, la voix du Nouveau Centre sera atténuée du fait de son alliance avec la majorité.
"Pour moi, le centre, c'est le Nouveau Centre", déclarait lundi matin lors d'un point de presse le secrétaire général délégué de l'UMP, Patrick Devedjian. "Aujourd'hui, le MoDem ce n'est pas un groupe politique et son succès est tout de même très relatif..."
A défaut de députés, le Mouvement démocrate veut compter sur sa base militante - il revendique près de 80.000 adhésions depuis sa création, le 10 mai.
Pour François Miquet-Marty, l'avenir du courant centriste passera par un mariage arrangé avec le Parti socialiste. "Les militants PS sont davantage favorables à un rapprochement avec le MoDem qu'avec le PC par exemple", fait-il remarquer.
"Ce qui reste de l'électorat du MoDem est porteur de thèmes qu'il partage assez souvent avec l'électorat de la gauche traditionnelle", comme cela a été le cas pour la TVA "sociale", note pour sa part Pascal Perrineau.
"A terme, les alliances sont inévitables", prédit François Miquet-Marty même si, ajoute-t-il, "compte tenu des divisions internes au PS, certains vont voir cela d'un mauvais oeil".
Côté MoDem, le choix qui se présente à François Bayrou "est à la fois simple et cornélien : soit il maintient une ligne ni gauche ni droite, très étroite, soit il tend la main ponctuellement à la gauche, comme il l'avait fait en débattant avec Ségolène Royal entre les deux tours de la présidentielle", résume le politologue de LH2.
Commentaire :
Quand la raison l'emporte... Merci aux électeurs du Modem.
LES FEMMES PROGRESSENT EN NOMBRE À L'ASSEMBLÉE
PARIS (Reuters) - Le nombre
de femmes élues député lors des élections législatives des 10 et 17 juin est en
nette progression, passant de 71 en 2002 à 107 en 2007.
Les effectifs de la
nouvelle Assemblée nationale seront à 18,54% féminins: une élue verte, 45 UMP,
48 PS, 4 PRG, 1 MPF, 5 divers gauche et 3 PC.
Le nombre de femmes élues
député en 1995 avait été de 35 puis de 63 en 1997 (10,9% des effectifs) et de
71 en 2002 (12,3% des effectifs).
Douze des 110 députés élus
au premier tour dimanche dernier sont des femmes. Sur les 7.640 candidats alors
en lice, 41,58% étaient des femmes. Pour le second tour, il y avait 933
candidats dont 32,8% de femmes.
Le Sénat compte 56 femmes
sur ses 331 élus, soit 16,9% des effectifs. Ce taux était de 10,9% en 2001 avec
35 femmes sur 321 sièges de sénateurs.
Cette progression du nombre
de femmes au sein du Parlement français est la conséquence de la loi du 6 juin
2000 sur la parité.
Les grandes formations
politiques ont toutefois fait un effort limité en matière de parité pour les
législatives de 2007. Le PS et le PC ont présenté respectivement 48% et 47,3%
de candidates. L'UMP n'en a présenté que 30%.
La loi de 2000 impose des
pénalités financières aux formations qui présentent moins de 50% de candidates,
le différentiel devant être au maximum de 2% entre le nombre de femmes et celui
d'hommes.
Cette progression du nombre
des femmes à l'Assemblée va permettre à la France de remonter de quelques rangs dans le
classement européen sur la parité en politique. Avec une moyenne de 13,9% de
femmes (Assemblée et Sénat), la
France
Mon commentaire :
Très bref, car je dirai juste que c'est une honte. Mais bon, j'ai un peu abordé la question dans un autre post. ça ne m'étonne pas de la France....
LES FRANCAIS PRÉFÈRENT DSK À SÉGOLÈNE ROYAL POUR DIRIGER LE PS
PARIS (Reuters) - Les Français privilégient Dominique
Strauss-Kahn plutôt que Ségolène Royal pour succéder à François Hollande à la
tête du Parti socialiste, à en croire plusieurs sondages diffusés dimanche.
Selon une enquête Ipsos pour Europe 1, Le Point et 20
Minutes, l'ancien ministre de l'Economie est cité par 38% des personnes
interrogées, devant la présidente de la région Poitou-Charentes (26%) et le
maire de Paris, Bertrand Delanoë (17%).
Dominique Strauss-Kahn est cité par 39% des personnes
interrogés dans une enquête réalisée par CSA-Cisco pour France 3, France Info,
France Inter et Le Parisien, devant Ségolène Royal (24%), Bertrand Delanoë
(14%) et Laurent Fabius (7%).
Il est la personnalité préférée de 32% des personnes
interrogées par BVA-Orange pour la presse quotidienne régionale, devant
Ségolène Royal (25%), Bertrand Delanoë (12%) et Laurent Fabius (6%).
En revanche, parmi les sympathisants socialistes, Ségolène Royal
arrive en tête (42%), précédant Dominique Strauss-Kahn (31%) et Bertrand
Delanoë (17%.), selon Ipsos.
Dans l'enquête CSA-Cisco, Ségolène Royal est créditée d'une
avance plus faible parmi les électeurs de gauche, 39% d'entre eux souhaitant
qu'elle succède à François Hollande contre 38% qui privilégient Dominique Strauss-Kahn,
15% Bertrand Delanoë et 4% Laurent Fabius.
Ségolène Royal arrive nettement en tête parmi les
sympathisants de gauche (39%) et du PS (44%) contre respectivement 24% et 29%
pour Dominique Strauss-Kahn, 13% et 9% pour Bertrand Delanoë et 6% et 5% pour Laurent
Fabius.
L'ancien ministre socialiste de l'Economie est cité par 57%
des électeurs du Mouvement démocrate (MoDem) comme la personnalité préférée
pour prendre la succession du premier secrétaire du PS, nettement devant
Ségolène Royal (20%) et Bertrand Delanoë (12%).
Pour 57% des personnes interrogées par Ipsos, François
Hollande doit quitter rapidement ses fonctions à la tête du PS et laisser la
place à une nouvelle direction. A l'inverse, 31% des sondés pensent qu'il doit
rester jusqu'au prochain congrès prévu à l'automne 2008.
L'enquête Ipsos a été effectuée les 15 et 16 juin auprès
d'un échantillon de 942 personnes représentatif de la population française.
L'enquête CSA-Cisco a été conduite par téléphone le 17 juin auprès d'un
échantillon de 1002 personnes âgées de 18 ans et plus inscrites sur les listes
électorales. Le sondage BVA-Orange a été réalisé après l'annonce des résultats
du second tour des élections législatives auprès d'un échantillon de 824
personnes représentatif de la population française.
17 juin 2007
LES DISCOURS DE SEGOLENE ROYAL ET FRANCOIS HOLLANDE
A TELECHARGER : Discours_segolene
A retrouver sur TF1 - LCI
A TELECHARGER : Discours_Hollande
A retrouver sur TF1 - LCI
Ségolène Royal trace la "nouvelle frontière de la gauche"
17/06/2007 - 21h12 - © Reuters
Ségolène
Royal, qui ne se représentait pas elle-même à l'Assemblée nationale, a fixé sa
feuille de route à l'opposition pour la législature à venir.
"Entre les deux tours, il y a
eu une prise de conscience", a déclaré l'ancienne candidate à l'élection
présidentielle lors d'une brève déclaration à Melle, au coeur de la circonscription
des Deux-Sèvres dont elle était députée depuis 1998.
Selon les premières projections,
le Parti socialiste et ses alliés obtiendraient entre 202 et 210 sièges contre
148 dans la chambre sortante.
"Les Françaises et les
Français attendent de nous de continuer le travail d'imagination pour répondre
aux défis de ce siècle" entamé pendant la course à l'Elysée, a estimé la
présidente de la région Poitou-Charentes, aux côtés de Delphine Batho qui a été
élue dans son fief dimanche.
Ségolène Royal a identifié quatre
thèmes de travail : le travail pour tous, la lutte contre le réchauffement
climatique, l'invention de nouvelles relations Nord-Sud et la diminution de la
dette - un thème cher à l'électorat centriste.
"C'est tout cela la nouvelle
frontière de la gauche et des démocrates de progrès (...) Les socialistes
réunis vont montrer qu'ils en seront capables", a-t-elle assuré.
DERNIERS CHIFFRES
Les premiers chiffres donnent la victoire à l’UMP+DVD avec 323 sièges. Les Socialistes auraient 209 députés. Les Verts auraient 4 sièges, les Communistes 18, le Modem 4, Les nouveaux centristes 22, MPF 2. Une victoire bleue moins écrasante que prévu.
Toujours un fort taux d'abstention :
F. BAYROU élu (61%)
J. LANG réélu
A. MONTEBOURG élu
F. HOLLANDE réélu
Téléchargez l'enquête d'opinion d'après législatives, organisée par l'IPSOS : enquete_opinionTour2_2007
Législatives, 2e tour: totalisation nationale pour 50,04% des inscrits
I:
21.857.191
V: 13.410.592
61,36%
E: 12.927.123 59,14%
Abs: 8.446.599 38,64%
Blancs et
nuls: 483.469 soit 2,21% des inscrits
EXG
(Extrême gauche)............. ------- 0,00% 0 siège
COM
(Communiste)................. 197.563 1,53% 1 siège
SOC
(Socialiste)................. 5.295.798 40,97% 30 sièges
RDG
(Radical de Gauche).......... 236.894 1,83% 3 sièges
DVG (Divers
Gauche).............. 447.515 3,46% 9 sièges
VEC (Verts)......................
3.999 0,03% 0 siège
ECO
(Ecologistes)................ ------- 0,00% 0 siège
REG
(Régionalistes).............. 106.459 8,82% 1 siège
CPNT (Chasse
Pêche Nature Trad).. ------- 0,00% 0 siège
DIV
(Divers)..................... 32.825 0,25% 0 siège
UDFD (UDF-Mouvement
Démocrate)... 81.964 0,63% 0 siège
MAJ
(Majorité Présidentielle).... 288.478 2.23% 10 sièges
UMP (Union
Mouvement Populaire).. 6.058.729 46,87% 135 sièges
MPF
(Mouvement Pour la France)... ------- 0,00% 0 siège
DVD (Divers
Droite).............. 173.881 1,35% 4 sièges
FN (Front
National).............. 3.018 0,02% 0 siège
EXD
(Extrême Droite)............. ------- 0,00% 0 siège
AP
L'ASSEMBLEE EST VIEILLE ET MASCULINE
Pas de surprise : très peu de femmes à l'assemblée, et beaucoup de personnes pas très jeunes...
A quand le changement ?
A retrouver sur le site du Monde.
Être femme ou issu de la diversité aux législatives
Ifop - 15/06/2007
Hormis les processus classiques (vote des militants, respect des équilibres entre courants etc...), les états-majors des partis ont dû pour ces élections législatives intégrer d'autres règles quant à la désignation de leurs candidats. A l'obligation légale et financière de respect de la parité hommes/femmes s'est en effet rajouter la nécessité d'afficher un renouvellement des visages et des parcours en accordant une place aux jeunes (dont la définition est, il est vrai, assez extensive en politique...) et à des candidats issus de l'immigration ou d'outre-mer et qu'on a parfois appelés « candidats de la diversité ».
Des efforts ont été faits en matière de parité par certains partis puisque le PS ou le PC par exemple ont alignés 46 % de candidates. Ce taux est beaucoup plus faible à l'UMP qui ne présentait que 27 % de femmes. Il est vrai que ce mouvement, comptant un nombre très important de sortants, la plupart du temps masculins, il lui était plus difficile d'atteindre la parité. Le Modem, nouvellement créé, n'était pas confronté à cette difficulté structurelle, et pourtant, le taux de candidates s'est seulement élevée à 37 %. Au FN, comme dans les autres partis dépourvus de députés, le respect de la parité a été parfait, les sanctions financières ayant sans doute joué pour ces mouvements qui dépendent fortement des aides publiques reçues à l'occasion des législatives.
La
question de la parité ayant donc pesé d'un poids important dans les
stratégies politiques, nous avons souhaité mesurer s'il y avait ou non,
pour un parti, un impact électoral à présenter un candidat plutôt
qu'une candidate.
Comme on peut le voir
sur le tableau suivant, il est intéressant de constater que pour le PS
et l'UMP, soit les formations disposant du nombre le plus important de
député(e)s sortant(e)s, le score obtenu par leurs sortants est
identique qu'ils soient hommes ou femmes.
Score moyen des candidats Score moyen des candidates Ecart de score hommes/femmes
| Score moyen des candidats | Score moyen des candidates | Ecart de score hommes/femmes |
UMP sortants | 46,9 % | 47,1 % | - 0,2 |
PS sortants | 38,5 % | 38,1 % | + 0,4 |
|
|
|
|
UMP non-sortants | 37,3 % | 31,3 % | + 6 |
PS non-sortants | 25,6 % | 22,3 % | + 2,3 |
Modem non-sortants | 8,1 % | 7,9 % | + 0,2 |
PC non-sortants | 5,6 % | 3,1 % | + 2,5 |
FN non-sortants | 4,7 % | 4,2 % | + 0 |
Les différences se creusent en revanche lorsque l'on considère le sort des non-sortants. A l'UMP, un candidat au premier tour des législatives a obtenu en moyenne six points de plus qu'une candidate du même parti...Parmi les non-sortants, l'écart existe également en faveur des candidats hommes au PS et au PC même s'il est moindre, de l'ordre de 2 points. Pour le Modem et le FN (dont on dit pourtant que l'électorat est plus machiste et plus masculin), il n'y a quasiment pas d'écart entre le résultat moyen enregistré par les candidates et celui des candidats.
L'écart
observé sur les résultats des candidats non-sortants hommes et femmes à
l'UMP et dans une moindre mesure au PS s'expliquerait-il par le fait
que les circonscriptions dévolues aux femmes soient des
circonscriptions plus difficiles comme on a pu l'entendre parfois .
Pour
tenter de répondre à cette question, nous avons calculé le score obtenu
par le parti lors des législatives de 2002 dans les circonscriptions où
des hommes ont été présentés en 2007 et comparé ce résultat avec le
score obtenu en 2002 dans les circonscriptions où des femmes étaient
candidates en 2007.
| Score du parti en 2002 dans la circonscription où se présente un candidat | Score du parti en 2002 dans la circonscription où se présente une candidate | Ecart de score |
UMP non-sortants | 35,9 % | 36,5 % | - 0,6 |
PS non-sortants | 28 % | 26 % | + 2 |
Comme
on peut le voir, il ne semble pas, dans le cas de l'UMP, que les
circonscriptions « réservées » aux femmes aient été intrinsèquement
moins favorables à ce parti puisqu'en moyenne le résultat de 2002 était
identique dans les deux types de circonscriptions. C'est un peu plus
vrai en revanche pour le PS qui faisait, en 2002, en moyenne 2 points
de plus dans les circonscriptions où des hommes ont été présentés 2007
que dans celles où ce sont des femmes qui ont porté ses couleurs en
2007.
Il est intéressant de remarquer que ce décalage de deux
points correspond à celui observé précédemment entre le score moyen des
candidats et celui des candidates PS en 2007. Tout se passe donc si cet
écart hommes/femmes en 2007 provenait pour le PS d'abord de « la nature
du terrain » des circonscriptions.
Un autre facteur a sans doute également joué, notamment dans le cas de l'UMP, c'est celui de l'expérience militante et électorale. L'écart de 6 points entre le score moyen d'un candidat UMP non-sortant et celui d'une candidate UMP non-sortante, ne s'explique ni par une orientation politique plus favorable à la droite des circonscriptions retenues comme on l'a vu, ni par une réticence de l'électorat de droite à voter pour une femme (car sinon on devrait retrouver une trace de ce « machisme » dans le score des sortantes UMP qui devrait être inférieur à celui de leurs collègues, or ce n'est pas le cas) mais cela s'explique peut être par le fait que les candidates investies soient moins anciennes dans le combat politique et qu'elles soient des militantes moins chevronnées que les hommes présentés, davantage rodés aux campagnes électorales.
Si,
on l'a vu, les partis politiques ont accordé une place plus importante
aux femmes, les candidats de la diversité, bien qu'assez médiatisés
pour certains d'entre eux, ont été assez peu nombreux. On en a ainsi
dénombré 20 au Parti Socialiste et 7 à l'UMP. Compte-tenu de ce nombre
réduit, nous avons pu uniquement faire porter nos calculs sur les
candidats du PS. Ces 20 candidats issus des minorités, tous non
sortants, ont obtenu un score moyen de 17,9 % au premier tour à
comparer avec les 24,2 % des 391 candidats socialistes non-sortants non
issus des minorités. On pourrait penser de prime abord que cet écart
important de plus de 6 points s'expliquerait par le fait qu'un certain
nombre de candidats de la diversité aient dû affronter des dissidents
dans leur circonscription. Cela s'est produit dans 4 cas sur 20, ce qui
n'est pas négligeable et ce qui montre que ces candidatures ont parfois
été mal acceptées. Et comme on peut le voir dans le tableau suivant,
dans 3 de ces quatre circonscription, le dissident est arrivé devant le
candidat officiel issu de la diversité.
Circonscription | Candidats du PS | Dissidents |
1ère de l'Aisne | M.Karimet : 20,2 % | M.Dosière : 25,1 % |
4ème de Charente | M. Boutih : 15,7 % | Mme Pinville : 21 % |
2ème de Haute-Marne | Mme Drissi : 7,3 % | M.Daverdon : 8,2 % |
21ème de Paris | Mme Pau-Langevin : 27,8 % | M.Charzat : 14, |
Mais,
même lorsque l'on isole les 16 circonscriptions où se présentaient des
candidats issus des minorités sans qu'il n'y ait de dissident, leur
score moyen s'établit à 18,4 % soit toujours un différentiel de près de
6 points avec les autres candidats socialistes non-sortants et non
issus de l'immigration...la cause est donc à rechercher ailleurs. Ce «
gap » pourrait alors s'expliquer par la nature de la circonscription
que l'on a attribué à ces candidats. Il est en effet frappant de
constater que le score du PS en 2002 atteignait seulement 11,2 % en
moyenne dans les 20 circonscriptions où ont été investis pour 2007 des
candidats de la diversité contre 16,2 % (soit 5 points de plus) dans
les 391 autres circonscriptions où les candidats socialistes étaient
cette année non-sortants et non représentants de la diversité. Aux
prises parfois à des dissidents bien implantés, les candidats
socialistes issus de la diversité ont donc dû de plus faire face à un
terrain électoral moins favorable.
Jérôme Fourquet
Directeur-adjoint du Département Opinion publique