30 mai 2007
PRESSIONS SUR LES MEDIAS (1)
La SDJ
de Paris-Match proteste contre des
"pressions" de Rachida Dati
PARIS
(AFP) - La Société
des journalistes (SDJ) de Paris-Match proteste contre "des pressions
exercées par la garde des Sceaux" Rachida Dati visant à empêcher la
publication de photos de jeunesse "dont la reproduction avait pourtant été
autorisée par son père", dans un communiqué mardi.
"Dans un contexte d'insécurité, où des journalistes
sont incités au départ, la direction de notre rédaction ainsi que la direction
générale des rédactions de Lagardère Active, ont choisi de céder. La SDJ le déplore", ajoute
l'organisation.
Olivier Royan, directeur de la rédaction de Paris-Match, a
expliqué à l'AFP que Mme Dati lui avait fait savoir que "ni elle ni ses
frères et soeurs ne souhaitaient la publication de photos de famille dans ce
reportage".
"Comme ces photos ont un caractère privé, et malgré
leur côté un peu banal -il s'agit de scènes d'enfance- nous avons décidé de
respecter la loi", a ajouté M. Royan.
"La liberté de la presse doit s'exercer dans le respect
des personnes et Mme Dati n'a fait que faire respecter son droit à la vie
privée", a expliqué de son côté le ministère de la Justice.
"Il n'y a aucune raison de polémiquer ni de parler de
pressions", a indiqué pour sa part à l'AFP Didier Quillot, pdg de
Lagardère Active. "Il s'agit simplement de respecter le droit (...) Nous
avons considéré que l'autorisation du père de Mme Dati, seul, ne suffisait pas
car il s'agit de la vie privée et de l'enfance de Mme Dati et de ses frères et
soeurs", a-t-il poursuivi.
"Nous avons donc considéré que son accord, ainsi que
celui de ses frères et soeurs, étaient indispensables. C'est le simple et
strict respect de la vie privée", a conclu M. Quillot.
Selon la SDJ
de Paris-Match, la reproduction de ces photos avait été autorisée par le père
de la garde des Sceaux "lors d'un rendez-vous avec nos reporters".
"Au terme de longues tractations, l'article a été
maintenu mais vous ne verrez pas dans notre prochaine édition ces banales
photos de famille", ajoute-t-elle. "Et ce bien qu'une partie d'entre
elles ait déjà été montrée dans un documentaire diffusé sur la chaîne marocaine
2M".
"Les photographies publiées (ndlr: dans la prochaine
édition) sont celles qui ont été sélectionnées par la Chancellerie",
souligne la SDJ.
Elle note que l'actionnaire majoritaire de Paris-Match, Arnaud Lagardère, "auquel nous avions demandé de nous recevoir afin de garantir l'indépendance éditoriale de nos titres, ne nous a toujours pas dit quand nous pourrions le rencontrer".
La SDJ indique être soutenue, dans cette protestation, par les SDJ du Journal du Dimanche (JDD), Elle, Première et Télé7Jours, publications appartenant au groupe Lagardère.
Cette protestation de la SDJ d'un des titres de la galaxie Lagardère
intervient quelques jours après un premier incident. Mi-mai, le JDD avait
renoncé à publier un article révélant que Cécilia Sarkozy n'avait pas voté au
second tour de l'élection présidentielle le 6 mai.
La Société des journalistes du JDD avait alors accusé Arnaud Lagardère, patron du groupe propriétaire du journal et proche de Nicolas Sarkozy, d'être intervenu pour que l'article ne soit pas publié et avait dénoncé "une censure inacceptable".
Mon commentaire :
La liberté de la presse, la liberté des médias, est primordiale. C'est l'image même de la France qui est en cause. S'il n'y a plus cette indépendance de la pensée et la liberté de l'expression. Il n'y aura donc plus de France.
Encore que sur le sujet de photos "banales", (comme il le disent) de famille, de jeunesse, et même si le père avait donné son accord, je peux à la rigueur comprendre qu'elle-même Rachida Dati n'en veuille pas la publication puisqu'elle y figure également. Je crois même que je ferais la même chose. Ce n'est pas parce que mon père donnerait son accord que le mien ne prévaudrait pas. La liberté, après tout, doit s'appliquer à tous.
Je pense également, qu'il ne faudrait pas polémiquer à tout va mais il doit nous rester à l'esprit que de grands groupes comme Lagardère ne devraient pas avoir main mise sur la presse. Egalement, les médias doivent se sentir sous tension permanente, et chaque détail, à mon avis, est sujet à de vives réactions. C'est compréhensible et humain. Comment préserver la neutralité de ces médias dans ces conditions, sachant que la gestion financière a neanmoins ses exigences ?
Dur dur de rester "neutre" ou sans réaction devant de tels sujets.
CENDRA