03 juin 2007
TOURNEE DES QUARTIERS POUR SEGOLENE
Entre les quartiers et Ségolène Royal, l'histoire continue
SAINTE-GENEVIEVE-DES-BOIS, Essonne (Reuters) - Ségolène Royal
a bouclé samedi un mini-marathon électoral en Ile-de-France, où elle est allée
à la rencontre des habitants des quartiers qui lui ont offert ses meilleurs
scores présidentiels en mai.
Tremblay-en-France, Seine-Saint-Denis, 9h42. L'ex-candidate
à l'Elysée, qui n'a pas pu organiser son "meeting du remerciement"
pour les banlieues faute de fonds, s'adresse à une centaine de personnes
massées autour d'une estrade faite de trois palettes de bois devant une barre
HLM.
Dans la circonscription, 56% des électeurs ont voté PS le 6
mai contre une moyenne nationale de 47%. "Je voulais vous remercier de
m'avoir donné un si beau score", lance-t-elle à la petite foule. "Je
sais ce que ce vote signifie dans les quartiers de liberté, de revendication de
lien républicain".
Les 10 et 17 juin, "il faut venir voter. C'est grâce à vous que la République va continuer à fonctionner", insiste-t-elle.
En choisissant Royal au deuxième tour, "vous avez dit
non à la suspicion qui était jetée sur nos quartiers", félicite à son tour
Christophe Borgel, ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn et
aujourd'hui, comme le proclament ses affiches législatives, "candidat de Ségolène
Royal".
Epinay-sur-Seine, Seine-Saint-Denis, 10h32. Dans la cité
Orgemont, plus de 68% des habitants ont voté socialiste. Devant la Poste,
l'ex-ministre de l'Enseignement scolaire et le candidat, Bruno Le Roux,
discutent avec Raphaël, bénévole faisant de l'aide aux devoirs avec les jeunes
du quartier.
"C'est important, c'est mieux que de mettre les enfants en prison à 16 ans", dit Ségolène Royal, qui dénonce à chaque étape de sa journée le projet de loi abaissant la majorité légale à 16 ans.
"ROULEAU COMPRESSEUR"
Dans le dos de l'ex-candidate, Mouhdine brandit une feuille
sur laquelle elle a écrit "Merci Ségolène". "Elle a donné un
nouveau visage au parti", explique cette femme originaire des Comores qui
a pris sa carte au PS l'an dernier.
"Ce serait bien" qu'elle en prenne la direction,
dit-elle avant de délaisser le conditionnel pour le futur. "Ce sera
possible".
Boulevard de Charonne, Paris, 12h09. Dans la 21e
circonscription de la capitale, le Parti socialiste se présente en ordre
dispersé.
Au nom de la parité, de la diversité et du renouvellement,
George-Pau Langevin, candidate originaire de Guadeloupe, a été officiellement
investie. Le député sortant Michel Charzat a été exclu pour candidature
dissidente.
Dans les allées du marché, les équipes concurrentes
tractent. Feuilles photocopiées en noir et blanc sans le poing et la rose,
emblème du PS, d'un côté, en couleur et avec force photos de Ségolène Royal de
l'autre.
"C'est un rouleau compresseur mais aujourd'hui je
laisse faire. Je suis quand même de gauche", lâche un fidèle de Michel
Charzat.
Le candidat de l'UMP, Raoul Delamare, s'avance et interroge,
goguenard: "Alors, elle est où la gourdasse ?". Malgré les
dissensions, les partisans du dissident prennent alors la défense de la
première femme à avoir eu une vraie chance d'accéder à l'Elysée.
Juchée sur la chaise métallique d'un café, Ségolène Royal
poursuit sa mission de bons offices électoraux. "C'est bien clair pour
tout le monde, il n'y a qu'une candidate socialiste ici", proclame-t-elle
devant la foule d'où montent des "Demain, avec vous!" et toujours
"Merci Ségolène".
Trappes, Yvelines, 14h27. Devant un couscous préparé par
Momo, Ségolène Royal déjeune aux côtés de Safia Otokoré, candidate du PS qui
s'est installée dans la ville il y a un an.
"C'est une forme de respect de retourner dans ces quartiers qui m'ont donné les meilleurs scores", confie-t-elle aux journalistes. "Des milliers ont voté pour la première fois. Une conscience politique s'est éveillée" qu'il faut entretenir pour les législatives et le futur Parti socialiste.
"Je fais campagne pour les autres", ajoute celle
qui ne se représente pas à la députation quand on s'étonne de la nouvelle
marque qu'elle imprime à ses déplacements - détente et proximité avec la
presse, très loin des tensions de la campagne présidentielle.
Sainte-Geneviève-des-Bois, Essonne, 16h09. La tournée se
termine chez Julien Dray, l'ami, le porte-parole et conseiller après des étapes
en fin de semaine chez d'autres membres de son équipe présidentielle, Najat
Belkacem, à Lyon, Jean-Louis Bianco à Digne et Patrick Mennucci à Marseille.
Dans le Parc Pierre où se déroule la traditionnelle "Fête des Mômes", la présidente de Poitou-Charentes visite une ferme pédagogique. La dernière chevrette née il y a quelques semaines a été baptisée "Royale".
En première opposante à Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal
dénonce le rapport "caché", selon elle, sur la sécurité en Seine-Saint-Denis.
L'étude n'est pas sortie pendant la présidentielle parce qu'elle
"établissait des réalités qui n'étaient pas bonnes à dire",
attaque-t-elle.
Commentaires
LE RAPPORT CACHÉ
EXTRAITS SUR CE SUJET:
http://fr.news.yahoo.com/02062007/202/constat-accablant-de-l-inhes-sur-les-rapports-police-population.html
Un rapport officiel de l’Institut national des hautes études de sécurité (INHES), qui dépend du ministère de l’Intérieur, dresse un constat alarmant des relations entre police et population en Seine-Saint-Denis, banlieue de Paris où avaient débuté les émeutes en octobre 2005, à Clichy-Sous-Bois, plus précisément.
http://www.alactu.com/spip.php?article5640
Le rapport de l’INHES, a été finalisé en décembre 2006 après deux mois d’étude et de rencontres avec des acteurs municipaux. Il ressort notamment dans ses conclusions une crainte que les relations ne s’enveniment si aucune action n’est entreprise.
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