04 mars 2007
QUELQUES CHIFFRES
SOURCE : http://www.aivi.org
Les chiffres dans le monde
Extrait du Manifeste AIVI 2004
L’inceste : un phénomène
largement sous-estimé
En l’absence d’études et d’enquêtes françaises,
nous avons recensé les informations et données internationales, partant du
principe qu’aucune raison ne peut justifier une différence de résultats dans
notre pays.
Les victimes
- 80% des victimes d’infractions sexuelles sont de sexe féminin. (1)
- 20% des femmes et 7% des hommes subiront une agression sexuelle avant l'âge de 18 ans. (2)
- 45% des violences sexuelles concernent des enfants de moins de 9 ans. (3)
- Le risque relatif d'infractions sexuelles chez les handicapés est multiplié par 3 par rapport à la population générale. (4)
- 50% des victimes d’inceste appartiendraient à des familles touchées par l'alcoolisme. (5)
Les agresseurs
- 98% des agresseurs sexuels sont des hommes, âgés de moins de 18 ans pour 19% d’entre eux.
(1)
- Dans 70 à 85% des cas, l'agresseur est connu de la victime. (1)
- 72% des auteurs de violences sexuelles sur mineurs signalés sont des personnes de la famille (3) mais 74% des personnes interrogées supposent que les violences sexuelles sont infligées aux enfants par des inconnus. (6)
Troubles et conséquences
- Troubles multiples : une étude du Comité de protection de la jeunesse canadienne sur les cas de 85 filles ayant subi l'inceste qui a été signalé, démontre que ces filles présentaient en moyenne huit sortes de problèmes, soit d'ordre familiaux (86%), psychologiques (85%), de relations sociales (49%), scolaires (46%), de nature sexuelle (34%), de délinquance (26%), de fugue (25%) et de santé (23%).
- Troubles du sommeil :20 % à 30 % des enfants agressés sexuellement ont des problèmes reliés au sommeil (8).
- Anorexie - boulimie : 5 % à 20 % des enfants victimes éprouvent des difficultés reliées aux comportements alimentaires et à l'appétit. (8) 50% des anorexiques et 75% des boulimiques interrogés font état d’agressions sexuelles dont ils auraient été victimes dans leur enfance. (9)
- Fugues et délinquance : des études relatives aux jeunes fugueurs et aux délinquants rapportent qu'entre 30 % et 55 % d'entre eux avaient été victimes d'agressions sexuelles. Les victimes d'inceste auraient tendance à quitter précocement la maison, avant 18 ans. (10)
- Les séquelles : qui ont cependant le plus été étudiées et dont on pense qu'elles ont le plus d'impact sont les perturbations psychologiques. Sgroi les définit ainsi : la culpabilité, la peur, la dépression, la perte d'estime de soi (60 et 87% des victimes d'inceste seraient modérément ou gravement affectées dans leur estime d'elles-mêmes) et les problèmes de sociabilité, la colère et l'hostilité refoulées, la diminution de l'aptitude à faire confiance à quelqu'un, la confusion des rôles, la pseudo-maturité, alliée à l'incapacité d'accomplir les activités de développement; des problèmes de maîtrise de soi et de contrôle. (10)
- Préjudice physique : le sondage national mené auprès des hôpitaux Canadiens par le Comité Badgley a permis de recueillir que plus de sept filles sur dix (71,9%) et près d'un garçon sur deux (47,4%) victimes d’agressions sexuelles avaient subi une pénétration ou une tentative de pénétration. D'après le résultat des examens médicaux, environ un enfant sur quatre (23,1%) avait besoin de soins médicaux pour des préjudices physiques ou des états pathologiques (qui n'étaient pas tous imputables à l'agression sexuelle). (10)
- Prostitution : entre 76 et 90% des femmes et des hommes prostitués ont des antécédents d'agressions sexuelles pendant leur enfance, le plus souvent de nature incestueuse (11).
- Toxicomanie : 35 % des femmes ayant vécu l'inceste auraient des problèmes de drogues et d'alcool, comparativement à 5 % des femmes non agressées. (12) Les femmes ayant été agressées sexuellement durant l'enfance risquent deux fois plus que les autres de prendre des somnifères et trois fois plus de recourir à des calmants. (8)
- Dépressions et suicides : les victimes d’infractions sexuelles sont 8 fois plus susceptibles que les «non victimes» de faire des tentatives de suicide et 5 fois plus susceptibles de faire une dépression nerveuse. (1). U ne étude auprès des femmes hospitalisées dans les services psychiatriques des hôpitaux de Toronto révèle que 90% d'entre elles ont vécu des agressions sexuelles ou physiques ou les deux durant leur enfance. (10)
- Maladies musculaires :90% des femmes atteintes de fybromyalgie auraient subi des agressions sexuelles, physiques ou psychologiques durant l’enfance, l’adolescence ou au début de l’age adulte (13)
- Revictimisation : les femmes exploitées sexuellement pendant leur enfance se retrouvent souvent dans des situations dangereuses ou dans des relations où elles sont exploitées. Il existe un lien étroit entre l’inceste et l’expérience ultérieure d’agression sexuelle, de violence conjugale ou d’autres formes de violence sexuelle. (14)
- Problèmes affectifs : une forte majorité des victimes d'inceste vivent difficilement leurs rapports avec les hommes, et environ 40% d'entre elles ne se sont jamais mariées. (10)
- L’automutilation : le nombre des victimes d’inceste présentant des gestes d’automutilations (brûlures, entailles, coupures) atteint 58 % dans certaines études.
Beaucoup de victimes ignorent longtemps que ces troubles et conséquences peuvent être causés par l'inceste. [10]
La justice
- 90 % des cas d’infractions sexuelles faites sur les enfants ne sont pas déclarées aux autorités (15).
- L’inceste constitue 20% des procès d'Assises en France. (3)
- 64% des européens interrogés jugent la législation concernant les violences sexuelles sur enfants insuffisante. (6)
- 91% des européens interrogés souhaitent l’application de peines plus sévères. (6)
Les comportements
- La torture jour après jour : 85% des cas d'inceste durent plusieurs années (15). Ils sont toujours accompagnés de mauvais traitements psychologiques et souvent de violence physique. (17)
- Les appels au secours : 78 % des adolescents fugueurs déclarent des sévices de la part de leur parent dans l'année qui précède la fugue (18)
- La loi du silence : de 42,5% à 50% des personnes n’avaient jamais parlé des violences subies avant d’être interrogées. (19) (20)
- Le déni : jusqu’à 50% des victimes ne se souviennent d’avoir été exploitées qu’après plusieurs années. Ce souvenir est généralement éveillé par un élément de la vie adulte. (21)
- Le rejet : Il existe bien souvent une complicité familiale, la mère hésitant à briser son ménage, ou résistant difficilement à l'emprise de son mari. Dans les dictatures familiales, il y a souvent rejet de l'enfant par la mère. (16)
- La révélation :50% parlent des violences qu’ils subissent avec des amis ou ceux qui prennent soin d’eux (en général leur mère). (22)
Sources
- Santé et services sociaux du
Québec, Canada, site Une agression sexuelle c’est quoi ?
- CRIPCAS Centre de
recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les agressions
sexuelles, Québec, Canada.
- SNATEM Service National d’Accueil
Téléphonique pour l’Enfance Maltraitée : Etude SNATEM 2001, France.
- Salbreux et Charmasson ou Sullivan et
Knutson, 2000
- Santé
et services sociaux du Québec Canada
- Dialogue européen, 1999 : L’abus
sexuel des enfants en Europe Ed. Conseil de l’Europe p 6.
- Macdonald, 2001 : L’abus sexuel des
enfants en Europe Ed. Conseil de l’Europe p 27.
- HAMEL et CADRIN, op. cit., p.
36.
- http://www.lousonna.ch/psycho/anorexie/index.html.
- L’INCESTE ENVERS LES FILLES : ÉTAT DE LA
SITUATION : Québec, Conseil du statut de la femme.
- HILL, Kathryn. Adult Survivors of Child
Sexual Abuse, fiche d'information, Centre national d'information sur la
violence dans la famille, Ottawa, Canada 1992.
- COMITÉ PERMANENT DE LA SANTÉ ET DU
BIEN-ÊTRE SOCIAL, DES AFFAIRES SOCIALES, DU TROISIÈME ÂGE ET DE LA
CONDITION FÉMININE (sous-comité sur la condition féminine), La guerre
contre les femmes, Ottawa, Gouvernement du Canada, juin 1991, p. 14.
- Goldberg et al Disabil. Rehabil.
1999 ;21 (1) :23-30 ; Boston, USA
- Diana
E.H. Russell, The Secret Trauma: Incest in the Lives of Girls and Women,
New York : Basic Books, Inc., 1986, pp. 157-173.
- Fondation
Marie Vincent Québec, Canada, site « L’inceste : parlons en»
- Foucault P. (1990) L'abus sexuel.
Montréal: ed. Logiques
- Sgroi, 1982, cité dans Limites. La
violence sexuelle envers les enfants et les jeunes. SFA-ISPA,
1993.
- Farber,
E.A. & Egeland, B. 1987. Invulnerability
among abused and neglected children. In E.J. Anthony & B. Cohler
(Eds.), The invulnerable child. New York: Guilford Press.
- Wetzels, 1997, Allemagne : L’abus
sexuel des enfants en Europe Ed. Conseil de l’Europe p 91.
- Enveff Enquête nationale sur les
violences envers les femmes en France 2000 - Secrétariat d'État aux (21)
Wendy Maltz et Beverly Holman, Incest and Sexuality: A Guide to
Understanding and Healing Toronto : Lexington Books, 1987, p.4.
- Wattam et Woodward, 1996 : L’abus
sexuel des enfants en Europe Ed. Conseil de l’Europe p 10. Droits des
Femmes France.
- COLLECTIVE PAR ET POUR ELLE, op.
cit., p. 33-34 et FINKELHOR, op. cit., p. 11. Ce dernier
écrit : “De poursuivre des explications d'ordre psychologique qui remontent
au passé de l'agresseur, c'est d'après moi une poursuite inutile car les
agresseurs ne sont pas si différents de la population en général.”
- COLLECTIVE PAR ET POUR ELLE, op.cit.,
p. 33-34.
- DRIVER et DROISEN, op. cit., p.
12.
- Hélène MANSEAU, L'abus sexuel et
l'institutionnalisation de la protection de la jeunesse, Sillery, Presses
de l'Université du Québec, 1990, p. 87.
- Judith
L. HERMAN, “Recognition and treatment of incestuous families”, International
Journal of Family Therapy, vol. 5, 1993, p. 81 à 91.
- MOISAN,
op. cit., p. 39.
- “Sexuellement agressive à 3 ans!” La
Presse, le 26 novembre 1989, p. A-3.
- RYAN, 1976, cité par NOËL, op.cit.,
p. 147.
- Voir entre autres, Lise CLOUTIER, “Une
histoire qui doit finir”, La Gazette des femmes, novembre – décembre
1990, volume 12, no 4, p. 17, op. cit. p. 17.
- Camille MESSIER, Des enfants et des
jeunes, victimes d'abus sexuels, la problématique des abus sexuels
d'enfants et, plus particulièrement, d'inceste père-fille, Comité de la
protection de la jeunesse, p. 28.
- DRIVER
et DROISEN, op. cit., p. 31, rapporte que : “the judicial inquiry
into the Cleveland child abuse cases in the North of England was told in
1987 that one of a team of psychiatrists at one northern hospital
considered that the experience “probably enriched the lives of the
children (they) had seen”.
- Jean-François SAUCIER, op.cit.,
p. 5.
- BRICKMAN,
op. cit. p. 8.
- THOENNES et TJADEN, op. cit., p. 151.
J'aimerais souligner le chiffre suivant : 45% des victimes ont moins de 9 ans !!!
Et rajouter cet article également. Cela se passe au Maroc.
SOURCE : http://www.aivi.org - Maroc Hebdo
Pédophilie : Maroc : On n’épargne même pas les bébés
Pédophilie
: On n’épargne même pas les bébés
Publié le: 24-02-2007
Deux ans. C'est l'âge de la victime d'un crime pédophile
perpétré dans la commune de Dar Bouazza, près
de Casablanca.
Douar Bent El Gazar. Les
miséreux habitants de ce bidonville de Dar Bouazza, abrité des regards derrière
les luxueuses villas et bungalows balnéaires, auraient fort probablement
souhaité que l'on s'intéresse à leur village en tôle pour une toute autre
raison qu’une sordide histoire de pédophilie.
La petite Yasmine. K, deux ans à peine, aussi. Même si,écarquillant ses yeux de
bébé curieux, elle ne semble pas comprendre les raisons de l'agitation
alentour. La fillette ne voit plus «âami Aziz» (oncle Aziz), son oncle paternel,
qui venait à la maison chaque après-midi. Elle l'aimait bien pourtant, son
tonton-bonbon.
Celui qui lui offrait toujours une friandise et la portait sur ses hautes
épaules pour des promenades à travers les prés fleuris de sa bourgade natale.
Pourquoi lui a-t-il fait mal? Yasmine ne reverra probablement plus jamais son
oncle avant des années et gardera certainement de son proche parent le plus
douloureux et odieux des souvenirs. Et pour cause…
Aziz.K, 28 ans, célibataire, couturier de son état, a été surpris en flagrant
délit de viol sur sa petite nièce Yasmine. K par les éléments de la gendarmerie
de Dar Bouazza, dans un champ avoisinant au Douar Bent El Gazar.
Arrêté et interrogé, Aziz. K est passé aux aveux peu de temps après, affirmant
qu'il abusait sexuellement de la fillette depuis la fête de l'Aïd El Kébir
(voilà un mois et demi environ), expliquant dans le détail comment il frottait
son pénis contre l'appareil génital de la petite Yasmine après lui avoir retiré
sa couche-culotte.
L'accusé est en revanche demeuré muet quant aux raisons qui l'ont poussé à
commettre ces actes. Aziz. K avait été dénoncé quelques jours plus tôt par son
frère aîné, Jelloul.K, le père de Yasmine, lui-même alerté par son épouse à la
suite des avertissements d'une voisine.
Cette dernière avait été témoin par hasard, quelque temps auparavant, des
agissements de l'inculpé. Comme Bouchra, la maman de Yasmine, la voisine en
question n'a jamais douté un seul moment des desseins abjects du jeune Aziz,
réputé dans tout le douar pour sa gentillesse et sa piété.
De nombreux habitants du bidonville prétendent même que l'agresseur de la
petite Yasmine fait partie de la mouvance islamiste d'Al Adl Wa Lihsane,
appartenance qu'aurait confirmée le moqqadem du douar à Najia Adib, présidente
de l'association Touche pas à mon enfant, qui s'est portée partie civile dans
ce dossier.
Najia Adib ne peut s'empêcher de réprimer un rire nerveux en rapportant les
menaces proférées à son égard et à celui d'autres membres de son ONG par la
famille de Aziz.K et son frère Jelloul ainsi que par d'autres habitants du
Douar Bent El Gazar.
«Heureusement que nous avions avec nous des représentants de la kiyyada. Nous
aurions sinon été bons pour une lapidation!», confie Najia Adib.
Contre toute attente, chez le père de Yasmine, la hantise de la malédiction
parentale (sakht el walidine) et de l'opprobre sociale a en effet été plus
forte que son amour pour sa fillette.
Menacé de reniement par ses parents et “conseillé” par ses amis avec lesquels
il partage débats religieux et prières, Jelloul a fini par prendre la défense
de son frère Aziz, affirmant que ses aveux ont été arrachés sous la torture et
qu'il ne s'était rien passé sous prétexte que sa fille est toujours vierge.
Le ridicule ne tue pas, contrairement à l'ignorance. L'hymen ne se forme pas en
effet avant l'âge de sept ans et une pénétration aurait de toute évidence et
dans le meilleur des cas, exposé la fillette, bébé de 24 mois, à un très grave
traumatisme physique. Voire, et c'est loin d'être un scénario inenvisageable, à
une mort certaine.
A ce jour, les résultats des analyses de l'hôpital d'enfants d'Ibn Rochd ne
sont pas encore disponibles, mais Yasmine, à deux ans, est vraisemblablement
sujette à sa première infection sexuelle, à en croire les symptômes décrits par
sa mère (douleurs urinaires, pertes verdâtres et odorantes, etc).
Une mère analphabète, qui n'a pas compris pourquoi son bébé criait de douleur
en urinant. Et quand bien même l'aurait-elle su, quels moyens avait-elle pour
la faire ausculter et soigner?
Et, comme si la terrible souffrance de son bébé et la misère quotidienne ne
suffisaient pas, la mère de Yasmine a droit, en sus, aux coups de poing et
oeils au beurre noir distribués généreusement par son époux, qui lui reproche
de l'avoir incité à porter plainte contre son frère.
L'accusé, Aziz.K, est incarcéré actuellement au complexe pénitentiaire Oukacha,
à Casablanca, en attendant son procès, le 6 mars 2007, au tribunal de première
instance d'El Oulfa à Casablanca. Mais Najia Adib ne se berce pas trop
d'illusions quant au verdict.
La justice au Maroc est, à ses yeux, comme à tous ceux des militants pour la
protection de l'enfance, bien trop clémente à l'égard des pédophiles et tous
ceux qui abusent sexuellement de mineurs. Pour ne citer qu'elle, la dernière
affaire en date, celle du viol de Shérazade El Archi, une mineure de 15 ans,
lui a laissé un goût d'amertume.
Son agresseur, un travailleur marocain en Italie, a bénéficié d'un an de prison
avec sursis. Pourtant, l'article 485 du Code pénal marocain stipule clairement
que les abus sexuels sur mineurs sont passibles de 10 à 20 ans de prison.
«Nous réclamons uniquement que la loi soit appliquée. Est-ce trop demander? Que
signifient ces peines dérisoires, des avertissements à l'encontre de “vilains
garçons”? De qui se moque-t-on? Nous préfèrerions encore que les pédophiles
soient acquittés plutôt que d'annoncer en public des condamnations aussi
ridicules. Faute de preuves, je ne peux pas, à ce jour, affirmer dans quelles
affaires il y a eu corruption ou non.
Mais tout ce que je sais, en tant que mère et militante, c'est que si on laisse
la loi de l'argent et l'impunité régner dans nos tribunaux, il ne faut pas
s'attendre à ce que cette indolence et cette mansuétude découragent les
criminels pédophiles», conclut Najia Adib.
Maroc hebdo
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